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Posté le 28/05/2013

Les prix de l'immobilier ancien poursuivent leur lent repli

Les prix de l'immobilier ancien poursuivent leur lent repli

"Une stabilité baissière des prix." C'est ainsi que Christian Bénasse, président de la Chambre des notaires de Paris, résume l'état du marché immobilier ancien enIle-de-France. Il annonçait, mardi 28 mai, une baisse de 0,1 % des prix franciliens au premier trimestre, et de 0,8 % sur un an, selon l'indice des notaires et de l'Insee.

A Paris, les prix baissent de 0,1 % sur le trimestre à 8 260 euros du m2, mais progressent de 0,1 % sur un an. Sur l'ensemble du territoire, l'Insee relève une hausse de 0,3 % des prix au premier trimestre mais une baisse de 1,4 % sur un an. En Ile-de-France, "les volumes de transactions, eux, ont diminué de 16 % par rapport au premier trimestre 2012", indique M. Benasse. Une baisse qu'il fautrelativiser car le mois de janvier 2012 avait connu un afflux de ventes avant des modifications législatives. En février et en mars, l'activité a en fait un peu repris. "Il y a une fluidité qui se refait, sans augmentation des prix", ajoute M. Bénasse.

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Peu de changements donc depuis la fin du premier trimestre, constatent les agents immobiliers. Les prix continuent de glisser tout doucement pour s'ajuster à la demande à mesure que les vendeurs acceptent de diminuer leurs prétentions."Sur un an, on est sur une baisse de 1,9 % des prix sur l'ensemble de la France dans notre réseau, avec - 0,7 % en Ile-de-France et - 2,2 % en province", constate Jean-François Buet, président de la Fnaim.

Certes les délais de vente sont en moyenne un peu plus longs, et les rabais sur le prix de vente affiché parfois un peu plus prononcés, mais les transactions se font. On constate 5,92 % d'écart entre le prix d'achat et celui de l'annonce contre 5,53 % au premier trimestre en France chez Century 21 et 5,26 % à Paris contre 3,56 %.

En moyenne, à Paris, les prix baissent, constate Julien Guillaume, responsable de deux agences Orpi dans le 14earrondissement de Paris, "mais c'est davantage dû aux grandes surfaces. Car on est sur un marché à deux vitesses. Ce sont les appartements de 80-100m2 que l'on a actuellement du mal à vendre car ils sont sur des budgets de 500 000 à 1 million d'euros où les banques ne suivent pas forcément. Au-dessus de 1 million, on est sur des gens qui ne connaissent pas la crise. Ils ont le budget et ils recherchent plutôt un emplacement particulier. Et en dessous, sur les deux pièces où les petits trois pièces, il y a beaucoup de monde qui veut acheter", et peu de biens à vendre.

"PAS D'ACHETEUR EN FACE"

En province, les acheteurs hésitent, comparent... et la météo ne les aide pas à décider. "Les gens ont moins envie de sortir, les visites s'organisent plus difficilement. Et faire visiter des maisons quand il pleut, rien que de traverser lejardin on a les pieds dans la boue, ça fait moins envie. Du coup, on est obligé decommencer par l'intérieur, à l'inverse de nos habitudes", précise M. Buet.

Dans certaines régions de France, il est devenu très difficile de réaliser une vente."Les marchés qui souffrent sont les zones rurales où il n'y a plus de locomotive locale importante, l'hôpital a été transféré, la base militaire a fermé... juge Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. Dans ces zones-là, on n'est même plus sur un problème de prix, mais sur un problème d'achat. On ne peut même pas demanderà un vendeur de baisser son prix de vente de 5 % car il n'y a pas d'acheteur en face."

Pour la fin de l'année, les professionnels de l'immobilier n'attendent pas de chute brutale des prix. D'ailleurs on voit qu'à Paris par exemple, "la baisse de prix au premier trimestre qui a été de 3,37 % chez nous (par rapport à la même période de 2012), a tout de suite enclenché des volumes, ce qui me fait dire que la baisse n'est pas durable, estime Laurent Vimont, président de Century 21. Il n'y aura pas d'effondrement. Au niveau national, on devrait finir l'année sur une baisse des prix proche de zéro. Et il devrait y avoir autant de transactions en 2013 qu'en 2012 dans l'ancien".

Car face aux vendeurs, il y a une demande solvable. D'une part, en effet, les acheteurs sont toujours là. "Le trafic sur notre site Century 21 est en hausse entre 2012 et 2013, et en nombre de projets enregistrés, c'est-à-dire les gens qui poussent la porte d'une agence et qui donnent leurs coordonnées, leur budget. On est à un peu plus de 100 000 soit le même niveau que nous avions en 2012", constate M. Vimont.

D'autre part, les taux d'intérêt très faibles soutiennent le marché. Au 1er trimestre, les taux des prêts immobiliers se sont établis à 3,08 %, en moyenne (3,07 % pour le neuf et 3,11 % dans l'ancien), montrent les derniers chiffres de l'observatoire Crédit Logement.

"Avec des taux à moins de 3 %, cela solvabilise plus d'acheteurs et cela augmente l'enveloppe de financement", souligne M. Vimont. Mais le constat n'est pas vrai partout en France, "aujourd'hui on est sur un taux bancaire exceptionnellement bas de 3 % sur 20 ans, mais c'est le taux qui circule pour les gens qui ont les moyens de se faire prêter de l'argent, constate Frédéric Monssu, directeur général du groupe Guy Hoquet L'immobilier. Et c'est encore plus vrai dans les petites villes, où les salaires ne sont pas les mêmes, où il y a une fragilité de l'emploi, et où les banques peuvent durcir les conditions. Et si la ville est mono-industrielle, la banque va bien regarder si elle va tenir longtemps".

 

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