Bien plus qu’une « mode » ou qu’une question de survie face à la crise, les nouveaux comportements de consommation comme « la consommation collaborative » constituent une tendance de fond.
Les Français perçoivent la consommation collaborative comme un moyen de s’échapper du carcan de la société de consommation et de répondre aux enjeux actuels des «citoyens-consommateurs». Plus de 8 Français sur 10 confirment le fait qu’elle favorise le lien social, qu’il s’agit d’un mode de consommation écologique et qu’elle constitue un moyen d’améliorer son pouvoir d’achat.
Les motivations de ceux qui pratiquent la consommation collaborative sont avant tout financières (pour 78% des répondants) bien plus qu’idéologiques (pour 43% des répondants). Soulignons également qu’ils sont 64% à affirmer consommer collaboratif «pour le plaisir ».
Le marché de l’occasion concerne 7 Français sur 10. 42% des Français préfèrent donner, 35% tentent en priorité de revendre et seuls 2% des interrogés jettent un produit ou un équipement dont ils n’ont plus l’utilité. Les produits phares de ce marché sont les produits culturels et les biens d’ameublement, de décoration.
Certaines démarches se révèlent malgré tout étanches à cette ferveur, en particulier les démarches impliquant des biens onéreux. Ainsi, 59% des Français ne seraient pas prêts à louer leur voiture à un particulier et 55% à louer tout ou partie de leur habitation à un particulier comme logement d’appoint. Concernant la position des seniors sur le sujet, il faut savoir qu’ils sont dans l’ensemble réticents à réaliser des démarches collaboratives. D’une manière plus générale, le principal frein à réaliser des démarches collaboratives reste la peur de l’escroquerie, suivi par la méconnaissance des droits en cas de litige.
Lorsqu’ils ont recours à ce type de transaction en ligne, les Français se montrent très sensibles à tous les éléments destinés à les mettre en confiance. Ainsi, tout ce qui a trait à la sécurisation du paiement est déterminant pour 95% des Français. Les internautes priorisent de manière différente les éléments proposés en fonction de leur statut (vendeur ou acheteur). Or, les CSP+ ont plutôt tendance à appartenir à la première catégorie ; ils considèrent donc davantage l’évaluation des acheteurs comme critère de confiance. Les CSP-, appartenant plutôt à la seconde, privilégient quant à eux l’évaluation des vendeurs.
Il faut noter qu’une grande méconnaissance du cadre juridique accompagne ces pratiques. En effet, si la grande majorité (81%) sait que le vendeur est soumis à l’obligation de livrer un produit conforme à l’annonce, beaucoup ignorent que s’y applique également la garantie de vices cachés ou encore que les vendeurs sont dans l’obligation de déclarer leurs revenus à partir d’un certain montant.
En cas de dommages, les assurances peuvent intervenir. C’est pourquoi il est très important de vérifier ses garanties au préalable. La personne qui partage, loue ou prête un bien (voiture, outil de bricolage, maison...) doit, par exemple, être couverte par une assurance responsabilité civile. Le bénéficiaire du service aura lui aussi intérêt à examiner ce pour quoi il est couvert.
Méthodologie
Les résultats présentés dans ce document sont issus d’une étude menée en ligne du 1er août au 5 septembre 2014 sur un échantillon de 1115 individus, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus sur les critères de sexe, âge, CSP, taille d’agglomération et région.